Pour partager le témoignage d’une longue expérience personnelle et collective de Pédagogie Freinet à l’école, en formation, qui montre qu’il est possible de faire des maths autrement. Un changement de logique d’apprentissage qui implique  davantage les personnes est nécessaire.

L’apprentissage des mathématiques souvent source d’échec et de souffrance n’est pas une fatalité. Quand les conditions sont réunies, chacun peut exprimer pleinement son potentiel créatif, trouver du plaisir dans l’appropriation des savoirs mathématiques par la découverte et réussir.

Et les leçons ?
Il s’agit de s’éloigner de la logique de transmission des connaissances (leçon, exercices, contrôle, correction) pour celle de la découverte et du tâtonnement expérimental (événement, problématisation, recherche, présentation, institutionnalisation).
L’enfant prend en charge la résolution d’un problème ou la responsabilité d’une situation d’apprentissage : c’est le processus de dévolution* qui est privilégié.

Chacun fait ce qu’il veut alors ?
Non, ce n’est pas de la non directivité. L’enfant impulse sa recherche à partir d’un étonnement, d’une interrogation  issus de situations réelles de sa vie, de la vie de la classe, ou de créations, de remarques mathématiques purement abstraites. Il les problématise avec, si nécessaire, l’aide de l’enseignant ou du groupe classe. Puis, dans le cadre précis et rigoureux de l’objet de recherche choisi, il poursuit librement ses tâtonnements à la découverte de réponses au défi initial. Il présente ensuite à la classe les nouveaux savoirs élaborés, les argumente, les réinvestit.

Même en mathématique, l’enfant peut expérimenter, chercher, se tromper ?
Oui, mais la Recherche Libre Mathématique est une technique exigeante : elle traite des situations de vie  ou de créations problématisées qui relèvent de notions mathématiques, en conjuguant liberté dans le choix des innombrables possibilités de cheminements individuels et rigueur dans la construction des procédures de résolution.
Elle se poursuit par la découverte de démarches de traitements plus générales et mène à l’élaboration de processus modélisés, supports d’une véritable autonomie mathématique.
Elle s’accompagne d’une constante activité métacognitive du chercheur.