Recherche Libre Mathématique

les maths à l'école autrement et pour tous

la recherche ?

préambule

Le contenu de la page

préambule

  1. petit historique
    1. Bermicourt
    2. pas de livres scolaires
    3. des concepts manipulés « de haut vol »
    4. des concepts mathématiques construits dans la joie

Petit historique

Bermicourt

La classe unique (enfants de 4 à 11/12 ans) de François Pâques dans le petit village de Bermicourt dans le Pas de Calais des années 1970, a été un véritable choc pour tous ceux qui ont pu la découvrir.
« Là, on pouvait voir des enfants manipuler des rouleaux où s’étalaient des concepts qui laissaient blêmes la majorité d’entre nous. Il y avait des modulos, des vecteurs, des nombres relatifs, des groupes,… Et le pire, c’est que ces petits comprenaient. » (Dequidt Hugues1, Éléments de l’histoire du travail en mathématiques du groupe IAEM-PF)

Pas de livres scolaires

La mathématique se faisait à partir des événements, petits ou grands, de la vie quotidienne de chacun. Ils étaient les points de départ de recherches libres mathématiques individuelles dont le déroulement était consigné dans un dépliant de feuilles collées les unes aux autres (le rouleau).

des concepts manipulés de « haut vol »

Les recherches portaient sur de nombreux domaines de la mathématique, souvent bien au-delà des programmes officiels. Les concepts approchés ou étudiés se rapportaient aussi bien à l’étude de fonctions, de lois binaires qu’aux propriétés des groupes ou aux différentes géométries (euclidienne mais aussi la géométrie du soleil et des ombres, la géométrie projective…)
« Ce qui frappait aussi, c’était que François pouvait voir des mathématiques dans une situation quotidienne. Par exemple, c’est la chaussette que l’on retourne qui va servir à la règle des signes (dans la multiplication des nombres relatifs) ; c’est le bol de café au lait pour illustrer la commutativité. » (Hugues Dequidt, ibid)

Des concepts mathématiques construits dans la joie

Ce qui était surprenant, c’était l’approche résolument nouvelle : les mathématiques n’étaient pas enseignées mais construites* par les enfants eux-mêmes, à leur rythme, tranquillement, très sérieusement et dans une atmosphère saisissante de cathédrale, d’espace de travail silencieux de grande bibliothèque.
L’autre fait impressionnant était la motivation2 affichée par les jeunes chercheurs, le plaisir manifeste que ceux-ci ressentaient dans leur activité mathématique, dans la présentation de leurs travaux à la classe.

1.  voir partie 1 : des recherches ?/apprendre/théories de l’apprentissage

2.  voir partie 1 : des recherches ?/apprendre/motivation autodéterminée

Ce fonctionnement étonnant, nous l’avons découvert par la suite, est en résonnance à la fois avec une approche socioconstructiviste de l’apprentissage et avec la prise en compte de la dimension motivationnelle chez les individus.
En réalité, François était persuadé, à l’instar d’Elise et Célestin Freinet, que « 
l’enfant est un être essentiellement vivant et actif ; il porte en lui la seule force vraiment féconde : le besoin impérieux de croître, de s’élever, d’aller de l’avant sans cesse, avec une intrépidité qui nous effraie parfois et que nous nous obstinons, à tort à réfréner » 1.
Une telle aisance (sur)naturelle chez cet instituteur avec ses enfants, dans tous les domaines et particulièrement en mathématique ne s’expliquait pas que par un don, un talent inné. Elle cachait, entre autres, une très sérieuse culture mathématique…

1.  Freinet, cité par Elise Freinet in « Ecole Freinet, réserve d’enfants »